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Les Bouteilles

La bouteille, petite boute est l'ancien nom de l'outre et se rapporte à un tertre ayant cette forme. Le lieu est d'abord appelé la Bouteille. Il est également possible qu'un des premiers propriétaires ait été bouteiller c'est-à-dire échanson du duc de Bretagne. Précisons enfin qu'une maison dite de bouteille désignait une petite maison de campagne utilisée en pied-à-terre, par exemple par un membre de l'entourage ducale, résidant le plus souvent à Nantes.
La seigneurie des Bouteilles hérite des droits de la châtellenie de Touffou sur la paroisse du Bignon dont elle devient le pouvoir de référence. Après les serviteurs ducaux, les bourgeois nantais, ayant obtenu rang social et fortune par le commerce ou le droit, s'intéressent à la seigneurie des Bouteilles. Par acquisition ou mariage, se succèdent au Bignon conseillers au Parlement de Bretagne, avocats et sénéchaux, fonctionnaires royaux, négociants en quête d'anoblissement.
1460 : Gabriel le Flasne, fils de Jamet, est cité pour la seigneurie et le fief du Bignon ; Jean Grimaud est alors qualifié de seigneur des Bouteilles

1543 : Jean Grignon sieur de la Bouteille ; ses fils, Jean et Jacques sont conseillers au Parlement de Bretagne ; Jacques est maire de Nantes en 1573 et 1574.

1615 : Pierre Garreau, originaire de Clisson, est seigneur du Bignon, marié à Isabelle Poulain qui appartient à une famille influente de Nantes.

1643 : Guillaume Landaz

1654 : René Guillocheau, avocat au Parlement de Paris ; ses deux filles confirment l'implantation nantaise. Catherine épouse Etienne Gervier, sénéchal et juge ordinaire des régaires de Nantes. Magdeleine se marie avec François Lyrot, conseiller du roi au présidial de Nantes ; elle est la grand-mère paternelle du chef vendéen.

Etienne Gervier naît le 5 août 1644 à Nantes ; son mariage, le 19 mai 1670, lui assure, du chef de son épouse, la seigneurie des Bouteilles et du Bignon. Il décède le 19 avril 1708.

1708 : Son fils Jacques, lieutenant civil et criminel des sièges et prévôstés de Nantes, lui succède. Claude, frère de Jacques, est recteur du Bignon de 1712 à juillet 1724. Jacques prend pour femme Gilette de Ramaceul, fille de François, contrôleur général des finances de Bretagne. Il décède le 7 avril 1728 en sa demeure des Bouteilles.

1732 : Sa fille Marie épouse le 18 septembre 1732 Louis de Santo-Domingo, lui transmettant la seigneurie des Bouteilles. La famille est originaire de Burgos. En 1523, l'un de ses membres se fixe à Nantes pour se livrer à un fructueux commerce maritime. Parmi sa descendance, un lignage pratique la gestion de la fiscalité royale et le mariage judicieux qui facilitent l'intégration au sein de la noblesse locale. C'est ainsi que Jean-François, né à Rennes en 1663, épouse le 26 mars 1696 à Nantes Catherine du Breil, fille de Jean-Baptiste, sieur du Champcartier au Bignon. Leur fille, Anne, épouse le 30 janvier 1726 Joseph de Mélient, seigneur de L'Aujouère, alors que leur fils, Louis, épouse Marie Gervier et devient ainsi seigneur du Bignon.

Arbre généalogique de Jean-Baptiste du Breil sieur du Champcartier

En 1750, convaincu par ses deux gendres, les frères François-Marie et Denis Chapottin, Louis de Santo-Domingo part s'installer à… Saint Domingue où il décède le 15 septembre 1781.

Il est remplacé au Bignon par un négociant, originaire de Vitré : Louis Baudouin, inhumé le 5 novembre 1751. Sa fille Angélique a épousé Toussaint-Pierre Barre, venu de Rennes, avocat général à la Chambre des Comptes de Bretagne.

Le nouveau seigneur voit son château brûler le 2 août 1765 ; il le reconstruit et vend la seigneurie le 16 février 1769, pour 211200 livres à Françoise Bouteiller veuve de François Berthrand de Coeuvres.

Ces deux noms sont réputés dans le cercle fortuné du commerce triangulaire et du trafic négrier. Les ambitions de la redoutable femme d'affaires sont balayées par la Révolution qui abolit privilèges et titres de noblesse et par la guerre civile qui dévaste la contrée. Françoise décède à Nantes le 13 avril 1794. Le château brûle une seconde fois. Son fils, François, ne sera pas seigneur du Bignon, il meurt, célibataire, le 22 février 1798 en sa demeure nantaise.

Par le mariage de sa sœur, Marie-Françoise, les terres bignonnaises passent aux familles le Moyne de Beaumarchais, Lenfant de Louzil et Bascher.


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Bibliographie

"Le Bignon à travers les siècles"

Par Yann DOUCET

Editions HERAULT

Le Bignon à travers les siècles

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