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La Forêt de Touffou

Mentionnée au VIème siècle sous le vocable Dumen où Saint Martin de Vertou fait retraite et laisse son nom à une fontaine, elle s'étend alors sur onze paroisses, de la Sèvre nantaise à l'est au lac de Grand-Lieu à l'ouest.
Aujourd'hui il n'en reste que 220 hectares en raison des défrichements médiévaux qui génèrent des bauches, des essarts, des friches, des viagers et des droits d'exploitation.
La châtellenie de Touffou est propriété personnelle des ducs de Bretagne en tant que comtes de Nantes. Elle est tenue par les serviteurs les plus fidèles.

Au XIIIème siècle, une forteresse est construite, se situant sur l'actuel échangeur entre la D137, l'accès au péage et la voie menant aux Sorinières.

La Châtellenie est un espace de chasse, une source de revenus (droits d'usage, exploitation forestière, ascensements…), un élément défensif naturel face à l'Anjou et au royaume de France ; elle sert également de prison ducale où sont incarcérés des seigneurs rebelles comme Amaury de Craon et Jean, comte de Vendôme qui se sont rebellés contre le duc Pierre en 1222 : leur séjour dure deux ans. En 1446, Gilles, frère cadet du duc François 1er, y est emprisonné, avant d'être transféré au château de la Hardouinaye où il est étranglé le 25 avril 1450.

Le Château n'est pris qu'une seule fois par… une femme, Jeanne de Belleville qui, en 1343, débute ainsi sa vengeance contre ceux qui ont mis à mort son époux Olivier IV de Clisson. Elle bénéficie de l'effet de surprise car le capitaine de la forteresse ignore la tragédie et… lui ouvre les portes. Le fils de Jeanne est Olivier V de Clisson, lieutenant et successeur de Du Guesclin comme connétable de France.

En 1498, Anne de Bretagne cède Touffou à son neveu Jean IV de Châlon, prince d'Orange. Le 29 mars 1594, un édit de Charles IX incorpore la juridiction seigneuriale de Touffou au siège présidial de Nantes, la forêt demeurant dans le domaine royal où elle est entrée en raison du mariage de duchesse Anne avec Charles VIII puis Louis XII.

Le 18 août 1614, les Etats de Bretagne décident la démolition de la forteresse ; les pierres servent à paver la route de Nantes à la Rochelle.

La forêt diminue sans cesse, passant de 12 983 arpents en 1544 à 1580 en 1715 ; elle sert à alimenter le port de Nantes en bois de corde.

Durant la Révolution, elle est évidemment un espace de combats entre blancs et bleus. Le 4 mars 1815, la forêt est achetée par Gabriel Noury, intendant militaire, baron en 1822. Son fils, le général Jules-Léon-Gabriel Noury y fait construire une confortable maison de campagne. Par les mariages de Marthe Noury avec Joseph Lefeuvre puis de Anne-Marie Marthe Lefeuvre avec Maurice-Marie Dubern de la Fontenelle, en 1907, une partie de la forêt reste domaine privé de la famille Dubern. 47 hectares sont gérés par l'Office National des Forêts en tant que propriété du Département de Loire-Atlantique.


En savoir plus

Bibliographie

"Le Bignon à travers les siècles"

Par Yann DOUCET

Editions HERAULT

Le Bignon à travers les siècles

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